Histoire du mois : Platini partie 4
22 oct. 2011
À peine plus d'un an après sa retraite en tant que joueur, il est nommé sélectionneur de l'équipe de France de football le 1er novembre 1988. Il remplace Henri Michel, poussé dehors suite à la mauvaise entame des Bleus dans les éliminatoires de la Coupe du monde 1990. Mais l'arrivée de Platini ne change rien et la France est absente du Mondial italien.
Il est alors temps de se concentrer sur les éliminatoires de l'Euro 1992, organisé en Suède. Les hommes de Platini se sortent avec brio de leur groupe de qualification en remportant leurs huit matchs (victoires notamment en Espagne et enTchécoslovaquie) et, forts d'une série record de 19 matchs sans défaite, s'affirment parmi les favoris de la compétition. Mais une série médiocre de matchs amicaux préparatoires, puis surtout l'échec à l'Euro (élimination au premier tour, pas une seule victoire) le poussent à démissionner le 2 juillet 1992 après avoir dirigé les Bleus 29 fois. Son bilan à la tête de l'équipe de France est de 16 victoires, 8 matchs nuls et 5 défaites.
Il est le dernier porteur de la flamme olympique aux Jeux olympiques d'hiver d'Albertville en 1992.
Coprésident du comité d'organisation du Mondial 1998 avec Fernand Sastre, puis conseiller spécial du président de la FIFA après l'élection de Joseph Blatter en 1998, il devient vice-président de la FFF en janvier 2001, et chargé depuis mars 2005 du département international.
Il était également consultant sur Canal+ lors des soirées de la Ligue des champions.
Le dirigeant : Platini, président de l'UEFA (depuis 2007)
Membre du comité exécutif de l'UEFA et membre du Comité exécutif de la FIFA depuis avril 2002, il devient Président de l'UEFA le 26 janvier 2007 pour une durée de 4 ans. Il est élu à la majorité absolue au premier tour du scrutin du Congrès deDüsseldorf en Allemagne par les 52 fédérations membres de l'UEFA (1 fédération vaut 1 voix), avec 27 voix contre 23 (2 votes étant nuls). Son adversaire, le Suédois Lennart Johansson, 77 ans, était président de l'UEFA depuis 1990.
Son programme
Michel Platini a fondé son discours sur des vertus de solidarité et d’universalité avec notamment 5 points majeurs :
- Légitimité : davantage de pouvoir au comité exécutif qui sera renforcé comme instance décisionnaire et qui s'ouvrira plus aux petites nations du football, trop souvent oubliées.
- Solidarité : avec la continuation des programmes Hattrick et Top Executive destinés à aider les petites fédérations et une meilleure redistribution des recettes des grandes compétitions organisées par l'UEFA.
- Universalité : un système de qualification au Championnat d'Europe des Nations (Euro) maintenu mais un projet d'élargissement du nombre d'équipes participantes passant de 16 à 24 (pour permettre à des pays d'avoir leur chance). Dans le cadre de l'aide aux plus petites nations, Michel Platini propose aussi de limiter à 3 le nombre de clubs par nation directement qualifiés pour la Ligue des Champions pour permettre à des nations rarement représentées d'avoir leur chance (projet largement critiqué par son adversaire du fait que c'est « un problème, une affaire de business » et que Platini prend trop en compte le football en oubliant le business ayant fait grandir l'UEFA).
- Unité : avec l'élaboration d'une Charte européenne de football définissant et permettant de conserver les valeurs du football ainsi que le rapprochement entre les associations nationales, l'UEFA et la FIFA.
- Lutte contre les fléaux du football : une volonté de combattre « le racisme, la xénophobie, les transactions financières douteuses, les paris clandestins, les dérives de la profession d'agent, le dopage ».
Michel Platini s'était prononcé en 1990 pour la vidéo. Il a depuis revu ses positions pour être maintenant opposé à cette technique.
Le football, une exception culturelle
Une fois élu, Michel Platini milite pour faire du football une exception culturelle protégée des règles économiques et des contraintes légales inhérentes à l'Union européenne.
Défense des sélections nationales
Il réaffirme la priorité des sélections nationales pour le football européen à l'occasion de la conférence de l'UEFA pour les sélectionneurs des équipes nationales européennes organisée à Madrid du 20 au 22 septembre 2010.
Second mandat
Unique candidat, il est réélu pour un second mandat de quatre ans lors du congrès de Paris le 22 mars 2011. Dans son discours inaugural, il évoque plusieurs chantiers, parmi lesquels, le fair-play financier, l'arbitrage, la lutte contre la corruption, ou encore, la place des sélections nationales, un thème recurrent du président de l'UEFA.